jeudi 23 juillet 2015

Business as usual et bonnes vacances!

Les lecteurs l'auront remarqué, après 5 mois de veille c'est reparti. Difficile de tenir un blog, cela prend du temps et j'en ai manqué. Et puis pour écrire il faut des sujets. Or il ne s'est pas passé grand chose ces 5 derniers mois. Après l'épisode du prélèvement sur les fonds de roulement, où le ministère a tenu bon malgré la pression des opposants, le SUP a été plongé dans une profonde torpeur.

Il y a bien eu la démission pour raisons médicales de Mme Fioraso après la découverte de son CV arrangé, mais la secrétaire d'État à l'enseignement supérieur et à la recherche avait déjà perdu toute crédibilité avant cet épisode. Elle inaugurait les chrysanthèmes quand Stéphane Le Foll faisait passer les amendements à la LRU2 dans une loi sur l'agriculture, sans y comprendre grand chose d'ailleurs.

Depuis, l'histoire se répète. Le crédit d'impôt recherche coûtera plus que prévu à l'État et ce n'est pas fini puisque le ministère de l'économie et des finances a même la bonne idée de "labelliser" les cabinets de conseils pour aider les entreprises dans leur optimisation fiscale !

Dans le même temps, le budget de l'enseignement supérieur a encore diminué de 10 millions d'euros, le gouvernement se félicitant du fait que la titularisation des contractuels dans le cadre du dispositif SAUVADET était inférieure aux prévisions. Comment s'en étonner puisque le ministère a volontairement supprimé les supports de postes lors du passage aux RCE?

Les postes d'enseignants-chercheurs ouverts au recrutement aussi sont en chute libre, mais, là encore, le gouvernement a trouvé la parade: dans le formulaire envoyé aux universités il n'y a pas de case pour le "gel" de postes. Même technique d'ailleurs avec la réussite en licence: elle ne sera plus mesurée par les indicateurs annuels publiés par le ministère. Casser le thermomètre est encore le meilleur moyen de masquer ses échecs. Quant à la CPU, elle est également en sommeil réunissant quelques dizaines de présidents d'universités, les autres préférant faire l'économie des frais de déplacement.

Ah et puis si! Un nouveau secrétaire d'État a finalement été nommé après une bataille en coulisse des lobbies influents pour imposer leur candidat et se placer. Donc c'est Thierry Mandon qui occupe le bureau et assure l'intérim jusqu'aux régionales. Il l'a d'ailleurs fait avant d'être nommé puisque c'est lui qui a signé le nouveau guide des ECTS qui élargit considérablement le dispositif afin de permettre à des structures privées de délivrer des ECTS même pour des formations non diplômantes ; "business as usual" avec l'Union Européenne néo-libérale ...

Que dire de ce nouveau secrétaire d'État? Pas grand chose au vu de la discrétion dont il a fait preuve dans ses précédentes fonctions ministérielles. Ancien responsable du Genopole© d'Évry, il a déjà su travailler avec l'industrie du Tabac et la société Medicago© filiale de Philip Morris.


 Il a également très bien travaillé avec les laboratoires pharmaceutiques comme Servier.

Ce mélange des genres et devenu la norme et personne ne se choque lorsque l'AEF annonce le départ de Vincent Berger pour le CEA dont il a eu à s'occuper en tant que conseiller enseignement supérieur et recherche de François Hollande à l'Élysée (abonnés).

Business as usual vous dis-je. Alors à la rentrée on parlera avenir du SUP, mais pour l'instant il est temps pour moi de vous souhaitez de bonnes vacances. Profitez-en bien!

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