dimanche 22 février 2015

Lettre ouverte au député socialiste qui m'a insulté


Mise à jour le 23 février 2015 : loin de s'excuser, le député Gagnaire a bloqué mon compte Twitter. Surtout ne pas rendre compte! Drôle de conception de la responsabilité pour un élu.


Mise à jour 22 février 2015, 22h45: le Who's Who vient de publier le tweet ci-dessous.


Monsieur le député Gagnaire, monsieur le vice-président de la région Rhône-Alpes

Hier, vous avez jugé bon de m’insulter copieusement sur les réseaux sociaux, me traitant successivement de beauf, de fat, puis, précision erronée (1), de fat « dans son acception provençale » c’est-à-dire, dans votre esprit, de « sot », tout en me menaçant de diffamation et en mettant en doute mon activité d’enseignant-chercheur.

mercredi 18 février 2015

COMUE: les personnels des organismes de recherche ne peuvent participer aux élections ès-qualités

La lecture des statuts des COMUEs réserve bien des surprises. On pourrait moquer les rédactions maladroites: depuis quand des établissements publics décident qu’une loi impérative s’applique «sous réserve des dispositions particulières prévues par les présents statuts », comme s'ils se situaient au-dessus de la loi ? Mais le principal problème n'est pas là.

Pour conclure le mariage forcé de la carpe et du lapin, les modalités de gouvernance des COMUEs sont souvent d'une complexité sans nom. Entre les collèges, les sous-collèges, les catégories et sous-catégories, les personnes désignées par les membres ou par la COMUE et j'en passe, les élections vont constituer un véritable casse-tête. Et la principale difficulté reste la question du vote des personnels des organismes de recherche. Pour une raison simple: la loi ne prévoit pas qu'ils participent ès-qualité aux élections.

L'article L718-2 du code de l'éducation précise que les COMUEs sont créées par «des établissements publics d'enseignement supérieur et par des organismes de recherche partenaires ». Il y a donc deux catégories d'institutions dans les COMUEs: les établissements d'enseignement supérieur et les organismes de recherche. Ces institutions peuvent désigner des représentants au conseil d'administration des COMUEs, comme le prévoit l'article L.718-11, 1° du code de l'éducation. Mais ces représentants sont désignés par les établissements ou les organismes membres ; ils ne sont pas élus.

dimanche 15 février 2015

Fonds de roulement (3) : Bercy, la Cour des comptes et l'entreprise de démolition des universités


La polémique sur les fonds de roulement n'est que la partie la plus visible du travail de sape mené contre les universités par les gouvernements successifs depuis Claude Allègre. Après la LRU de Valérie Pécresse et la LRU2 de Geneviève Fioraso, Manuel Valls et son gouvernement franchissent un palier supplémentaire dans cette entreprise de déstabilisation de l’enseignement supérieur public.

Tous les moyens sont bons, déclarations et analyses tronquées de la Cour des comptes, réponse fallacieuse du ministre des Finances, alliés objectifs de lobbies déchaînés, pour que, finalement, les universités, la grande masse des étudiants et la recherche fassent les frais des coupes budgétaires.

La Cour des comptes à la manoeuvre

La technique est éprouvée. Il s’agit d’abord de disqualifier le sujet en dénonçant ses turpides supposées et quoi de mieux pour cela qu’un « rapport » ou un « référé » de la Cour des comptes ? Malheureusement, la noble institution n’a pas échappé à la politisation des grands corps de contrôle qui sévit depuis une quinzaine d’années. Elle y a gagné en notoriété ce qu’elle a perdu en neutralité et en objectivité.

Rien n’est jamais faux dans ce qu’écrit la Cour, mais rien n’est tout à fait exact. L’analyse est tendancieuse, l’information parcellaire pour parvenir à démontrer la pertinence du postulat initial : la gabegie des services publics. Didier Migaud sait parfaitement comment fonctionnent les médias et, sans mentir, la Cour fera dire des mensonges à la presse. Une phrase choc dans le corps du texte sera reprise en boucle et la note en bas de page qui la contredit sera oubliée. Ce ne sera pas la faute de la Cour, mais celle des journalistes qui n’ont rien compris évidemment. Vous voulez un exemple ?

dimanche 8 février 2015

Fonds de roulement (2) : « La bourse ou la vie ? » enjeux d’une polémique

La polémique sur une éventuelle modulation des dotations des universités et des écoles en fonction de leurs fonds de roulement disponibles est repartie de plus belle. Depuis ma précédente chronique, le rapport de l’IGAENR a fuité dans la presse spécialisée, les grands argentiers de l’État y sont allés de leurs déclarations polémiques et les lobbies, CDEFI, CGE, CPU, auto-proclamées « universités de recherche » de leurs communiqués vengeurs.

Pour avoir une vision un peu plus objective de la situation je crois nécessaire de rappeler les enjeux de la polémique, avant de revenir plus en détail sur les arguments développés par les parties en présence.

Les enjeux de la polémique

Le projet du ministère de moduler la dotation 2015 des universités et des écoles répond à deux préoccupations, l’une concrète et l’autre plus théorique.

« Les postes ou les fonds de roulement »?

« La bourse ou la vie ? » disaient les bandits de grands chemins ; pour les universités aujourd’hui l’alternative c’est « Les postes ou les fonds de roulement ? ».