lundi 15 février 2016

Sélection en master: un statu quo qui ne règle rien

Au risque de lasser mes lecteurs, voici une quatrième chronique sur la sélection en master. Vous trouverez les précédentes ici et encore là. Samedi, Thierry Mandon a précisé sa pensée dans une interview donnée à Educpros: ce sera le statu quo. Belle ambition que de conserver un système presqu'unanimement décrié!

Avec le statu quo, le secrétaire d'État est certain de fâcher tout le monde, l'UNEF qui s'accroche à un principe qui conduit de facto à une sélection par l'échec en L3 ou M1, la Fage qui souhaite instaurer une "orientation active" à la fin de la licence, les universitaires qui refusent de voir leur travail dévalorisé et leurs efforts pour donner prestige et qualité aux masters réduits à néant, les écoles qui ne savent plus dans quelles conditions elles pourront maintenir leurs concours d'entrée dans leurs cycles de formation ouvrant sur le grade de master.

vendredi 12 février 2016

Sélection en master : quelles conséquences en dehors des universités?

Dans son avis du 10 février 2016, le Conseil d'État fixe d'abord un principe général sur la sélection en master avant d'en tirer les conséquences dans le cas particulier des universités. Si on a retenu immédiatement les conséquences pour les universités, il ne semble pas que tous les acteurs de l'enseignement supérieur aient compris la portée réelle du principe posé pour tout le SUP, y compris les écoles dont le recrutement est entièrement basé sur une sélection par concours ou dossier.

Le principe posé est simple: la sélection n'est possible pour l'accès à une formation de 2ème cycle au terme de laquelle est délivré le grade de master ou pour la poursuite d'études dans cette formation que si elle figure sur une liste établie par décret après avis du CNESER. Or ce décret n'a jamais été pris.



La règle vaut pour toutes les formations permettant la délivrance du grade de master et elles sont nombreuses. Elles figurent à l'article D.612-34 du code de l'éducation. On y trouve les diplômes d'ingénieurs, de Science Po et des autres IEP, de Dauphine et les diplômes des écoles de commerce visés par l'État.

mercredi 10 février 2016

Sélection en master: à propos du communiqué du ministre

Après l'avis du Conseil d'État, le ministre a diffusé un communiqué dans lequel il se félicite d'un avis qui "clarifie l'incertitude juridique". On se demande quelle conception M. Mandon se fait de la fonction ministérielle car c'est plutôt à lui qu'il revenait de "clarifier l'incertitude juridique" comme le lui demandaient les universités depuis des mois. Il n'en a pas eu le courage, pas plus d'ailleurs que sa ministre. Au moins aurait-il pu remercier les étudiants et universités qui, faute d'action du gouvernement, ont pris leurs responsabilités et sont allés devant le juge administratif pour faire trancher la question.

M. Mandon s'engage par ailleurs à publier un décret qui "réaffirmera le droit de tout étudiant à poursuivre ses études en master jusqu'au terme de ce cycle". Cette phrase est inquiétante. C'est bien vers une solution hypocrite que l'on s'oriente.

Que va contenir le décret de M. Mandon? Je prends les paris.

Sélection en master: premières réactions à l'avis du conseil d'État

Dans un avis qui vient d'être publié, le Conseil d'État subordonne la sélection en master à l'existence d'un décret. Sans ce précieux décret, et à ma connaissance il n'en existe plus, aucune sélection n'est possible, ni pour l'accès en M1, ni pour l'accès en M2.

Deuxième conséquence, et non des moindres, comme je l'avais indiqué ici, le texte ne concerne pas le diplôme mais le Grade de master. Le Conseil d'État étend donc la condition de décret non seulement aux diplômes de master délivrés par les universités, mais aussi à tous les diplômes des écoles  permettant d'obtenir le Grade de master.

Bien entendu, en réagissant rapidement je peux être passé à côté d'un décret, mais à première vérification je n'en ai pas trouvé, ni pour Polytechnique, ni pour Science Po, ni pour Dauphine, ni pour les écoles d'architectes, écoles d'ingénieurs*... On imagine le tsunami que cela va provoquer dans des écoles qui ont fondé toute leur stratégie sur la sélection. L'avis du conseil d'État aura peut-être le mérite de pousser enfin le ministère à réagir, ce qu'il n'avait pas voulu faire depuis des mois.

Mais alors que les processus de candidatures en M2 va commencer, c'est aux étudiants que je pense. Car c'est la pire des solutions qui va probablement s'imposer, celle d'une sélection par l'échec en M1.

En effet, pour les étudiants les conséquences concrètes de l'avis du conseil d'État devraient être les suivantes: