jeudi 31 août 2017

Licence : Faire du neuf avec du vieux

C’est une rentrée en fanfare pour le SUP. Pendant l’été c’était la fête de la LRU pour ses 10 ans avec une dégradation du rang des universités françaises dans le top 100 du classement de Shanghai. Démonstration in vivo du succès de l’autonomie ! Pas grave, sa petite sœur, qui devrait être imposée par ordonnance, a passé des vacances tranquilles à l’ombre du Conseil d’État pendant que ministres, conseillers et courtisans faisaient des vocalises avec les autoproclamées universités de recherche intensive de rang mondial à vocation internationale… Après avoir dilapidé 5,4 milliards d’euros sur le plateau de Saclay, l’objectif est maintenant de réussir à faire au moins trois fois pire en ruinant pour cela le reste du SUP, les étudiants et leurs familles.

Et puis il y a eu le feuilleton de la sélection. Alors le président Macron a prédit la fin du vieux monde et « une révolution de l’éducation dès cette rentrée ». Dans Le Point. Immédiatement notre nouvelle ministre faisait grand tapage pour annoncer la constitution d’un groupe de travail sur la licence et la composition de ce groupe était rendue publique. Et là, surprise. Le président Macron affirmait dans son interview ne rien avoir à faire avec la courtisanerie et vouloir une révolution ; il n’a pas du relire la liste. On nous annonçait une révolution et on se retrouve avec le magasin d’antiquités de la LRU.

vendredi 4 août 2017

Compatibilité Licence & Master : la Loi sans l’Esprit



Et soudain au cœur de l’été le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation est sorti de sa torpeur. Au JO du jour est publié un arrêté « fixant la liste des compatibilités des mentions du diplôme national de licence avec les mentions du diplôme national de master ». Rien que ça ! A voir les premières réactions sur les réseaux sociaux, les présidents étaient peut-être informés, mais certainement pas les équipes pédagogiques.

Après le coup des APL, on devrait interdire aux ministères de sortir des textes pendant l’été. Montesquieu vantait l’Esprit des Lois, avec la DGESIP c’est la Loi sans l’Esprit. Dès la première lecture les incohérences sautent aux yeux. Je découvre que le master Intervention et Développement Social dans lequel j’enseigne en AES… n’est pas compatible avec la licence AES. Chouette, les cours commencent dans 4 semaines ! Ça fait pourtant plus de 20 ans que c’est une « filière » puis un « parcours » de l’AES avant de devenir une "mention"… En revanche on pourra s'orienter vers ce master avec une licence Sciences sanitaires et sociales, licence qui ne permet plus de poursuivre en master de géographie « Santé et territoire » par contre. Sauf que pour l’instant la licence sciences sanitaires et sociales est associée au master de géographie dans mon université. Si l’arrêté n’est pas corrigé, ce sont 3 UFR dont il faut redéfinir les périmètres avant la rentrée (avec des votes statutaires des conseils de composantes et des conseils centraux).