dimanche 28 janvier 2018

ParcourSup du virtuel au réel, lettre ouverte à ma ministre et ma chère collègue conseillère formation

Madame ma ministre, Madame ma chère collègue conseillère formation au cabinet de madame la ministre

Vous avez inventé Parcoursup, mais avez-vous idée de la réalité de son application ? Pour m’en assurer, je voulais partager avec vous la note reçue d’une collègue décrivant aux membres de son département la mise en place de Parcoursup à la rentrée et vous permettre d’apprécier ses conséquences concrètes.

C’est un département « non sélectif » à capacité d’accueil (consigne de l’IGAENR dans une université sous-encadrée et en déficit). Cela signifie que les collègues ne peuvent dire « NON » à un dossier d’étudiant puisqu’il n’y a pas de sélection. C'est le cas le plus courant pour les licences. Ils peuvent dire «OUI» ou « OUI, SI ». Et c’est là que notre affaire se complique.

mercredi 24 janvier 2018

Parcoursup aveuglé par les grands nombres

Il faut reconnaître une qualité à Parcoursup : la plateforme fourmille d’informations. En particulier elle indique les capacités d’accueil de cette année et celles de la rentrée prochaine. La ministre ayant annoncé la création de 22.000 places supplémentaires, il est possible de vérifier ; en théorie.

En théorie, car le ministère n’est pas très coopératif. Il faut se livrer à un travail de fourmi, formation par formation, pour comparer la variation des capacités d’accueil avant et après la réforme. C’est ce que j’ai fait sur la Licence AES (Administration Économique et Sociale).

dimanche 14 janvier 2018

ParcourSup: après le site web, la marque aussi suscite les convoitises

Hier, j'annonçais ici qu'une Startup de la FrenchTech de Lyon avait, sans complexe, ouvert un site web à l'adresse "parcoursup.net" renvoyant vers son offre privée de formation et d'orientation en ligne. Le problème était connu depuis l'annonce du choix de ParcourSup par la ministre sur Europe 1 le 21 novembre 2017 et, manifestement, rien n'a été fait pour éviter toute confusion entre le portail institutionnel et ce site privé. Mais ce n'est pas le seul problème, la marque "ParcourSup" attise aussi les convoitises!

samedi 13 janvier 2018

Portail ParcourSup : business décomplexé pour "start-up nation" !


Alors que les universités débattent encore des attendus, le site internet est déjà prêt. Des étudiant.e.s, souriant.e.s et décontracté.e.s et un slogan "Le GUIDE de Parcoursup pour ton Orientation Post Bac". Sur trois pages web on trouve la présentation de la réforme, des attendus, le calendrier. Sauf... sauf que ce site n'est pas celui du ministère! Il s'agit d'un site privé!

Les ministres passent, les erreurs se répètent. Il y a un an, alors que Najat Vallaud Belkacem et Thierry Mandon lançaient le site "trouvermonmaster", j'annonçais ici qu'un établissement privé s'était approprié les adresses ".fr" et ".org". Il avait profité de la négligence du ministère qui avait omis de le faire avant la conférence de presse. Erreur de débutant!

On pouvait penser qu'instruits par l'expérience, Mme Vidal et ses services ne s'y feraient pas prendre. Et, en effet, le ministère réservait cette fois les adresses ".fr" et ".org" avant d'annoncer le lancement de Parcoursup. Mais, curieusement, le ministère n'a pas réservé l'adresse ".net". La conférence de presse de lancement de Parcousup n'était pas terminée qu'un investisseur privé se l'appropriait. Et, alors que le propriétaire des adresses "trouvermonmaster.fr" et ".org" n'en a pas fait usage, celui de "parcoursup.net" ne s'est pas gêné. Il y a donc aujourd'hui deux sites "parcoursup", une "plate-forme nationale"... et un site privé.


dimanche 7 janvier 2018

De la sélection des étudiants à la sélection des enseignants?

Je vous souhaite une bonne année 2018 à toutes et à tous. Ce sera une bonne année sans bonnes résolutions ni voeux. Je sais ne jamais tenir mes bonnes résolutions, et les voeux du gouvernement ne sont même pas pieux. Autant commencer l'année par un peu de sincérité.

Avec la rentrée, la ministre de l'enseignement supérieur a eu l'occasion de revenir sur ParcourSup et la réforme de la licence. Ce dimanche elle déclare : " L’université va dire oui à tout le monde, tous les étudiants seront inscrits dans la formation de leur choix mais elle va adapter les parcours". Est-ce l'expression de la nouvelle ambition présidentielle de lutter contre les fake-news? En tout cas voici un discours parfaitement sincère et, reconnaissons-le, conforme à la réalité.

J'imagine la mine déconfite des présidents et collègues qui croyaient transformer les universités en Grandes Écoles : il n'y aura pas de sélection à l'entrée de l'université. La sélection se fera au coeur de l'université, dans le choix des formations et, pire encore, du parcours de formation. Les "attendus" de ParcourSup ne seront pas destinés à refuser l'accès à l'université, mais à orienter vers un parcours "normal" ou un parcours de relégation... Comme je l'explique depuis quelques temps, il nous faudra, demain comme aujourd'hui, enseigner à tous les étudiants, bons et moins bons. La seule différence est qu'au lieu de les réunir dans un même amphi, nous les séparerons: les bons d'un côté et... les moins bons d'un autre.