mardi 22 juillet 2014

Geneviève Fioraso "sèche" le CNESER sur les COMUEs

capture d'écran du compte Twitter© du MESR le 17 juillet 2014

Mise à jour le 25 août 2014: Merci à M. Jean-Yves Mérindol de m'avoir, par personne interposée, signalé une coquille dans ce papier. Il n'a pas été président de la CPU, mais bien de la commission recherche de la CPU. Erreur corrigée.

Il y a quelques jours, Mme Fioraso organisait une conférence de Presse pour signer en grandes pompes les "contrats de site" des universités et établissements d'enseignement supérieur parisiens. Elle avait convoqué des présidents de ces COMUEs, Monique Canto-Sperber, directrice de Normal Sup, Jean-Yves Mérindol, ancien président de la CPU, de l'université Strasbourg 1 avant la fusion, ancien directeur de l'ENS Cachan, ancien conseiller enseignement supérieur de François Hollande... et Pascal Binczak, ancien président de Paris 8. Devant un parterre choisi où l'on reconnaissait au premier rang Mme Bonnafous, la DGESIP, et plusieurs proches de la ministre, Mme Fioraso annonçait les dizaines de postes qu'elle déversait sur ces établissements "amis" pour avoir créé ces fameuses COMUEs dans un contexte hostile.

Hier c'était une toute autre ambiance et un tout autre enjeu. Le CNESER se réunissait pour donner son avis sur la création de ces COMUEs parisiennes. Il était d'autant plus difficile de convaincre le CNESER que, comme le faisait remarquer Stéphane Leymarie secrétaire général de Sup'Recherche-Unsa, les statuts présentés n'étaient pas conformes à la loi en vigueur.

lundi 21 juillet 2014

Geneviève Fioraso corrige sa loi par Ordonnance

Les ministres, ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît.
Libre adaptation de Michel Audiard, in « Les tontons flingueurs »



Les collègues du ministère liraient-ils ce blog ou ont-ils, enfin, décidé d'étudier la loi qu'ils ont rédigé? Toujours est-il que le Journal Officiel du 18 juillet publie une ordonnance corrigeant quelques erreurs de la loi Fioraso.

Les premiers lecteurs de ce blog se souviendront peut-être que j'avais moqué la ministre et son équipe qui avaient supprimé l'AERES dans le code de la recherche mais l'avaient maintenue pour l'évaluation des universités dans le code de l'éducation (art. L.242-1)! Erreur corrigée dans l'ordonnance du 17 juillet 2014 (art. 3, 1°) : l'AERES n'est plus. Dommage, ils étaient venus évaluer notre université il y a quelques mois, juste après la dernière visite de l'IGAENR. Nous attendions leur rapport ; nous n'allons plus attendre grand chose.

J'avais également pointé dans une autre chronique, le problème du droit de veto des présidents d’universités transféré au conseil d'administration dans un article (L.712-2), mais toujours attribué au président dans un autre (L.952-6-1). L'ordonnance corrige cette erreur, mais en commet une autre.

mercredi 16 juillet 2014

Quand les murs tombent



C’est un mur d’entrée sur un campus classé au patrimoine du XXème siècle, un mur en béton brut de coffrage qui sert d’assise à une œuvre d’art, un portail créé par Victor Vasarely, plasticien fondateur de l’Op Art. C’est le mur d’entrée du campus principal de mon université, l’université Paul Valéry à Montpellier.

Clientélisme, incompétence et dérive autoritaire : l’inquiétant parcours de la loi Fioraso

Avec la loi Fioraso le ministère de l’éducation est pris dans une fuite en avant dangereuse, pas seulement pour l’enseignement supérieur et la recherche mais, au-delà, pour la Démocratie.

Mal née, la loi Fioraso a aussi été mal rédigée. Au final elle ne satisfait ni le monde académique, ni ceux qui l’ont voulue et imposée. Les derniers textes publiés par le ministère comme le document paradoxalement intitulé « contrôle de légalité : grille de lecture des statuts d’une université (ou d’un institut national polytechnique) » diffusé par la DGESIP le 12 juin dernier ou le Décret n°2014-780 du 7 juillet 2014 « relatif à la composition de la formation restreinte du conseil académique » illustrent la tentation du gouvernement de passer en force jusqu’à aller outre et contre la Loi, au mépris des principes qui fondent l’État de Droit.

Le clientélisme qui a présidé à la conception de la loi et l’incompétence qui s’est exprimée dans sa rédaction et son approbation par le Parlement conduisent aujourd’hui le ministère de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche dans une dérive autoritaire préoccupante.

Clientélisme

Alors que le président de la République avait fait campagne sur le thème de la « République exemplaire », dès sa conception, la loi Fioraso était marquée par le clientélisme. Un petit groupe d’enseignants et de chercheurs, d’hommes politiques, de lobbies scientifiques et industriels avait décidé de s’approprier les moyens publics de l’enseignement supérieur et de la recherche. Au cœur du système, le lobby du nucléaire et le Commissariat à l’Energie Atomique dont Mme Fioraso et son mentor, Michel Destot maire déchu de Grenoble, étaient très proches. Le « modèle grenoblois » fait d’une imbrication des intérêts entre milieu politique, économique et scientifique allait s’imposer au bénéfice des grands industriels français du nucléaire, des transports, des communications et de la santé.

mardi 15 juillet 2014

Commentaires sur Educpro : « modération » ou « censure» ?

Mise à jour 12h
Après m'être inquiété sur twitter ce matin de la disparition des commentaires sur Educpros, j'ai reçu la réponse suivante:

Merci pour la réactivité d'Educpros et l'explication : la disparition des commentaires était liée à un problème technique.
Mes critiques sur l'attribution complaisante des postes par le MESR reste entière.


dimanche 13 juillet 2014

Sélection en master : Benoît Hamon remporte le grand prix de la langue de bois

Alors que prend fin la Coupe du Monde, C’est une confrontation d’un niveau particulièrement élevé qui s’est déroulée à l’Assemblée Nationale le 10 juin dernier sur la question de la sélection en master. D’abord passée inaperçue, elle a finalement mis le ministre en difficulté et ouvre des perspectives inquiétantes pour les étudiants.

Geneviève Fioraso, déjà interrogée sur le sujet le 3 juin, avait été éliminée en demi-finale face à un adversaire courageux mais qui manquait manifestement de préparation sur le 3-5-8, le LMD. C’est fort logiquement que l’on retrouvait en finale Patrick Hetzel, député UMP et ancien DGESIP de Valérie Pécresse et Benoît Hamon, actuel ministre de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Entre le premier qui n’a rien fait sur le sujet pendant les 4 années durant lesquelles il dirigeait l’enseignement supérieur et le second qui n’a pas l’intention d’en faire plus le temps que durera son ministère, le match s’annonçait serré; il tint toutes ses promesses. La question de Patrick Hetzel était perfide, la réponse du ministre d’une vacuité sidérale.