capture d'écran du compte Twitter© du MESR le 17 juillet 2014
Il y a quelques jours, Mme Fioraso organisait une conférence de Presse pour signer en grandes pompes les "contrats de site" des universités et établissements d'enseignement supérieur parisiens. Elle avait convoqué des présidents de ces COMUEs, Monique Canto-Sperber, directrice de Normal Sup, Jean-Yves Mérindol, ancien président de la CPU, de l'université Strasbourg 1 avant la fusion, ancien directeur de l'ENS Cachan, ancien conseiller enseignement supérieur de François Hollande... et Pascal Binczak, ancien président de Paris 8. Devant un parterre choisi où l'on reconnaissait au premier rang Mme Bonnafous, la DGESIP, et plusieurs proches de la ministre, Mme Fioraso annonçait les dizaines de postes qu'elle déversait sur ces établissements "amis" pour avoir créé ces fameuses COMUEs dans un contexte hostile.
Hier c'était une toute autre ambiance et un tout autre enjeu. Le CNESER se réunissait pour donner son avis sur la création de ces COMUEs parisiennes. Il était d'autant plus difficile de convaincre le CNESER que, comme le faisait remarquer Stéphane Leymarie secrétaire général de Sup'Recherche-Unsa, les statuts présentés n'étaient pas conformes à la loi en vigueur.
Sous la pression du ministère, les COMUEs avaient été incitées à anticiper le vote de la loi sur l'agriculture. C'est bien connu, pour le gouvernement, le Parlement n'est qu'une formalité. Sauf que la loi sur l'agriculture n'a toujours pas été votée et publiée au Journal Officiel et que cette publication n'est pas annoncée avant septembre.
Sous la pression du ministère, les COMUEs avaient été incitées à anticiper le vote de la loi sur l'agriculture. C'est bien connu, pour le gouvernement, le Parlement n'est qu'une formalité. Sauf que la loi sur l'agriculture n'a toujours pas été votée et publiée au Journal Officiel et que cette publication n'est pas annoncée avant septembre.
Non sans courage, Monique Canto-Sperber, Jean Chambaz, Jean-Yves Mérindol et Dominique Vernay défendaient leurs projets dans ce contexte difficile. Croyez-vous que la ministre serait venue pour les soutenir? Pas du tout. Alors que le CNESER siégeait, la ministre faisait "twitter", photos à l'appui, son déplacement à Douai pour une animation destinée aux enfants.
capture d'écran du compte Twitter© du MESR le 21 juillet 2014
Bien entendu cette attitude est méprisante pour le CNESER et pour les universités. Elle est surtout révélatrice du manque de courage de la secrétaire d'État qui, depuis 1 an, n'ose pas affronter les critiques que le monde académique adresse à ses réformes mal ficelées.
Lyon, Le Havre, Versailles, Montpellier, la technique est bien rodée. D'abord la ministre rejette sur les présidents la responsabilité des problèmes n'hésitant pas à mentir pour cela. Pour mon université les difficultés financières s'expliquaient par des fautes de gestion et par un trop grand nombre de masters, selon la Ministre. Deux rapports de l'inspection plus tard, il n'y a plus de fautes de gestion mais une gestion assez exemplaire et les masters sont parmi les moins coûteux de France. Alors quand les mensonges ne suffisent plus, la ministre se tait et ignore le problème, laissant chacun se débrouiller avec les difficultés qu'elle a contribué à créer.
Les présidents de COMUEs et les présidents d'universités sont prévenus : les difficultés ils les assumeront seuls et la ministre ne bougera pas le petit doigt pour les soutenir dans l'adversité.
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