samedi 9 novembre 2019

L’autonomie des universités au secours de la gratuité du SUP ?



Et si la pseudo « autonomie » qui a plongé les universités françaises dans la crise se retournait contre ses auteurs ? Si les colifichets du « Nouveau Management Public », ces RCE, RGPD, LOLF, RIFSEEP, GBCP et autres acronymes avec leur cortège de cabinets, d’auditeurs, d’inspecteurs, d’experts en « conduite du changement » et de chargés de mission, version contemporaine des sangsues des bons docteurs du néo-libéralisme, si ces pesanteurs technocratiques faites « d’indicateurs de performances » et de « contrats d’objectifs et de moyens » permettaient aux étudiants étrangers, mais aussi français, de donner un coup d’arrêt à la marchandisation de l’enseignement supérieur public et à l’augmentation des frais d’inscription ?

Modicité intrinsèque

Après la décision du conseil constitutionnel d’autoriser la perception de droits d’inscription « modiques », nonobstant les termes pourtant explicites du préambule de la constitution de 1946 consacrant le principe de gratuité, la ministre prétend qu’il n’en est rien, que rien ne change. À propos de la bien mal nommée « Stratégie Bienvenue en France », elle affirme que des droits d’inscription de 2.770€ en licence et 3.770€ en master seraient « modiques » en comparaison du coût des formations qui serait, en moyenne, de 11.670 € dans le supérieur (MESRI, Repères et références statistiques 2019, p.332). On ne peut que lui donner tort. Le Conseil constitutionnel est très clair : la modicité renvoie à des droits « intrinsèquement peu élevés » (C. constit., Commentaire de la décision n°2019-809 QPC du 11 oct. 2019, p.15). Le caractère modique s’apprécie donc dans l’absolu.

mercredi 20 mars 2019

CéVEC : le gouvernement (toujours) aux petits soins pour le SUP Privé !

Après Parcoursup, c’était le coup de grâce de la rentrée universitaire pour tous les étudiants : la CéVEC. La « contribution de vie étudiante et de campus » à 90€ qui faisait flamber les frais d’inscription dans le SUP public. Telle Perrette, la CPU, cotillon simple et souliers plats, avait soutenu la mesure les yeux brillants, comptant déjà dans sa pensée tout le prix de son lait. Il fallu bien déchanter lorsque la loi ORE confia aux CROUS la manne tant espérée, mais le mal était fait.

Précision importante pour la suite, la CéVEC est un impôt. À force de propagande, les thuriféraires de l’excellence et du libéralisme qui nous gouvernent avaient donc réussi l’exploit de créer le premier impôt sur l’accès au Savoir.

lundi 18 février 2019

Pour s'approprier les réformes : Vive le CONSTERNATHON !


Il y a peu, Newstank, la revue spécialisée dans l’éducation consacrait un article à l’Educathon organisé par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche. Judicieusement, Newstank restituait une interview de la conseillère éducation au cabinet de la ministre du SUP afin de nous permettre de comprendre en quoi consistait un Educathon.

À la lecture j’ai cru à une parodie. On apprend que le ministère a réuni pendant 2 jours 150 collègues à l’esprit juvénile afin de produire des outils destinés à faciliter la mise en œuvre de la loi ORE. À les voir toutes et tous en photos on pense à « La vie est un long fleuve tranquille » avec son spectacle paroissial de fin d’année. Pas si étrange : un des animateurs, pardon, des « cabinets de conseil », est à l’origine du fameux ( ?) « Hack my church » organisé en l’église Sainte Blandine de Lyon - grâce au soutien de la Fondation Saint-Irénée - pour « voir l’invisible » et « pourquoi pas un chapelet connecté »… Au point où nous en sommes avec Vidal et Blanquer, s’en remettre à la miséricorde divine n’est peut-être pas si absurde.