En
lisant la dépêche que l’AEF, l’agence de presse spécialisée dans l’éducation,
consacre à la COMUE de SACLAY j’ai failli m’étrangler. Le mépris qu'affichent le ministère
de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche et les
lobbies qui l’entourent pour la démocratie devient indécent.
On
peut lire : « La version
définitive des statuts de la future Comue "Université Paris-Saclay" a
été adoptée par le CA de la fondation de coopération scientifique "Campus
Paris-Saclay", le 7 mai 2014, puis
validée par les services du MENESR. ..Le
décret de création de l’université ne devrait cependant pas être publié avant
le vote de la loi sur l’avenir de l’agriculture, qui modifie la loi ESR sur
la question des Comue et qui est en
attente d’une deuxième lecture à l’Assemblée nationale et au Sénat ».
Ainsi
donc le ministère, après avoir décidé de modifier la LRU2 de Mme Fioraso par
amendement introduit dans la loi sur l’agriculture pour les besoins de la COMUE
Saclay, après avoir supprimé dans cet amendement toute référence au secret du vote, « valide » les statuts de la COMUE Saclay sans même attendre
que les députés approuvent définitivement la loi !
C’est
vrai ça, à quoi ça sert une Loi ? On fait des erreurs en la rédigeant et
après il faut la faire voter par des gens qui sont élus et qui ne comprennent
rien à l’enjeu de Saclay. Et à quoi ça sert un député ? un sénateur ?
un Parlement ? À pas grand chose n’est-ce pas !
Les députés et
sénateurs à qui Manuel Valls a promis qu’ils ne seraient pas des
« godillots» voteront donc un texte qui ne sert plus à rien puisque
le ministère a déjà "validé" les statuts de la COMUE Paris Saclay.
Et
dans le même temps nous apprenions que Mme Anne Peyroche était nommée
«conseillère recherche » au cabinet de Mme Fioraso. Mme Anne Peyroche
qui travaillait… à Saclay justement et qui était… au CEA, comme M. Destot,
comme Mme Fioraso…
Je ne doute pas des compétences de Mme Anne Peyroche, qui
s’est vue décerner en 2010 le prix Joliot Curie créé par le MESR et la
Fondation EADS, mais je suis absolument certain qu’il existe encore des femmes
scientifiques brillantes socialistes et prêtes à s’impliquer dans le pilotage
de l’ESR sans être chercheuses du CEA dans un labo à Saclay. Cela éviterait de renforcer encore ce sentiment d'une mainmise des lobbies sur l'ESR ; mais non.
Si
avec tout ça le Front National ne devient pas le premier parti de France c’est
vraiment à ne rien y comprendre.
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