mercredi 21 mai 2014

COMUE : pourquoi s'embarrasser avec la démocratie ?

En lisant la dépêche que l’AEF, l’agence de presse spécialisée dans l’éducation, consacre à la COMUE de SACLAY j’ai failli m’étrangler. Le mépris qu'affichent le ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche et les lobbies qui l’entourent pour la démocratie devient indécent.

On peut lire : « La version définitive des statuts de la future Comue "Université Paris-Saclay" a été adoptée par le CA de la fondation de coopération scientifique "Campus Paris-Saclay", le 7 mai 2014, puis validée par les services du MENESR. ..Le décret de création de l’université ne devrait cependant pas être publié avant le vote de la loi sur l’avenir de l’agriculture, qui modifie la loi ESR sur la question des Comue et qui est en attente d’une deuxième lecture à l’Assemblée nationale et au Séna».

Ainsi donc le ministère, après avoir décidé de modifier la LRU2 de Mme Fioraso par amendement introduit dans la loi sur l’agriculture pour les besoins de la COMUE Saclay, après avoir supprimé dans cet amendement toute référence au secret du vote, « valide » les statuts de la COMUE Saclay sans même attendre que les députés approuvent définitivement la loi !


C’est vrai ça, à quoi ça sert une Loi ? On fait des erreurs en la rédigeant et après il faut la faire voter par des gens qui sont élus et qui ne comprennent rien à l’enjeu de Saclay. Et à quoi ça sert un député ? un sénateur ? un Parlement ? À pas grand chose n’est-ce pas ! 

Les députés et sénateurs à qui Manuel Valls a promis qu’ils ne seraient pas des « godillots» voteront donc un texte qui ne sert plus à rien puisque le ministère a déjà "validé" les statuts de la COMUE Paris Saclay.

Et dans le même temps nous apprenions que Mme Anne Peyroche était nommée «conseillère recherche » au cabinet de Mme Fioraso. Mme Anne Peyroche qui travaillait… à Saclay justement et qui était… au CEA, comme M. Destot, comme Mme Fioraso…

Je ne doute pas des compétences de Mme Anne Peyroche, qui s’est vue décerner en 2010 le prix Joliot Curie créé par le MESR et la Fondation EADS, mais je suis absolument certain qu’il existe encore des femmes scientifiques brillantes socialistes et prêtes à s’impliquer dans le pilotage de l’ESR sans être chercheuses du CEA dans un labo à Saclay. Cela éviterait de renforcer encore ce sentiment d'une mainmise des lobbies sur l'ESR ; mais non.

Si avec tout ça le Front National ne devient pas le premier parti de France c’est vraiment à ne rien y comprendre.

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