Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse! En ces temps de gouvernement "Valls", le journal Le
Figaro fait un travail d’investigation que Le Monde n’assure plus depuis
longtemps et il nous gratifie d'une analyse intéressante sur les primes des cabinets du gouvernement Ayrault. L'information était déjà parue dans plusieurs publications en fin d'année 2013 ; elle mérite que l'on y revienne à propos de l'enseignement supérieur.
35.091 € c’est en moyenne ce que Mme Fioraso a versé à 10
membres de son cabinet en 2013. Comme c’est une moyenne, cela signifie que certains ont
eu moins… et d’autres beaucoup plus. Attention, nous ne parlons pas ici de la
rémunération de ces brillants conseillers ; nous ne parlons que de la
prime qui s’ajoute à cette rémunération. Quand on lit la LRU2 concoctée par ces
conseillers, on se dit que c’est cher payé. A titre de comparaison, les
universités ont reçu 31.600 € en 2014 pour les emplois créés au titre de la
promesse électorale de François Hollande (59.000€ en année pleine promis pour 2015).
Le même document permet de constater que, lorsqu'elle était ministre, Mme
Fioraso faisait preuve de largesse avec ses collaborateurs, mais aussi qu’elle
multipliait le nombre de ces collaborateurs ! Le cabinet comptait 61
agents en 2013 dont 14 « politiques ». A titre de comparaison, le
cabinet de Vincent Peillon en comptait autant pour toute l’éducation nationale et le ministère du Budget, à qui les conseillers de Mme Fioraso, imputent la
responsabilité des problèmes financiers que rencontrent les universités ( à part égale avec
les présidents d’universités voués aux gémonies) ne comptait que 57 membres … Enfin, nous étions loin de l'affichage paritaire puisque Mme Fioraso s'était entourée des conseils de 11 hommes ... et 3 femmes.
Les premières nominations au cabinet de la nouvelle secrétaire d'État n'annonçant pas de changement sur ces pratiques et puisque nous avons débuté ce billet par un vers de Musset, finissons le par
les vers qui lui succèdent ; ils pourraient décrire la stratégie du nouveau gouvernement sur l'enseignement supérieur : « Faites-vous de ce monde un songe sans
réveil ».
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