mercredi 29 janvier 2020

Être président d'université au temps de "l'excellence"

C'est période d'élection et... de réflexion dans mon université. Anne Fraisse et les collègues qui la soutienne (comme moi) ont diffusé un texte dont la portée me semble dépasser le seul cadre de notre université. Je vous le livre ici.


Peut-on « gérer » une université sans s’engager sincèrement dans le débat national sur l’avenir de l’ESR (Enseignement Supérieur et Recherche) ?

Déclinaison de l’offre de formation par « compétences », disparition de la labellisation des Équipes d’Accueil (EA), « réflexion » sur le statut des Unités Mixtes de Recherche (UMR), création des «universités expérimentales », réforme des retraites, « CDI de projet » pour les chercheurs, annonce d’un projet de loi Recherche qui créerait un système de recrutement provisoire des enseignants-chercheurs sur 4 à 6 ans avant titularisation (la « tenure track » américaine), refonte du corps des Maîtres de Conférences (MCF) et, finalement, scandale de la candidature à la présidence du HCERES du conseiller Enseignement Supérieur et Recherche de l’Élysée : les annonces se multiplient, le rythme s’accélère pour achever au plus vite la « transformation » des universités et mettre un terme au service public de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Ces transformations peuvent se résumer en 3 mots : précarisation, caporalisation, régionalisation.