Peut-on « gérer » une université sans s’engager sincèrement dans le débat national sur l’avenir de l’ESR (Enseignement Supérieur et Recherche) ?
Déclinaison de l’offre de formation par « compétences », disparition de la labellisation des Équipes d’Accueil (EA), « réflexion » sur le statut des Unités Mixtes de Recherche (UMR), création des «universités expérimentales », réforme des retraites, « CDI de projet » pour les chercheurs, annonce d’un projet de loi Recherche qui créerait un système de recrutement provisoire des enseignants-chercheurs sur 4 à 6 ans avant titularisation (la « tenure track » américaine), refonte du corps des Maîtres de Conférences (MCF) et, finalement, scandale de la candidature à la présidence du HCERES du conseiller Enseignement Supérieur et Recherche de l’Élysée : les annonces se multiplient, le rythme s’accélère pour achever au plus vite la « transformation » des universités et mettre un terme au service public de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Ces transformations peuvent se résumer en 3 mots : précarisation, caporalisation, régionalisation.