dimanche 26 novembre 2017

Pré-requis: crise de l’université ou crise du BAC ?

MAJ 30 nov. : en LLASHS les "attendus" virent à la caricature.

Exemples des pré-requis proposés par la CDUL (conférence des doyens): "bon niveau d'expression de langue française", "bon niveau dans une langue étrangère", "intérêts liés à la mention choisie... (goût pour la littérature)", "curiosité intellectuelle", "notes satisfaisantes dans au moins 2 des 3 disciplines suivantes: français, philosophie, histoire-géographie".

Les "éléments issus du conseil de classe" sont mentionnés ; comme dernier critère d'appréciation.


Vitesse ET précipitation. La réforme de l’accès à la licence avance à marche forcée et on voit venir l’accident industriel doublé d’un crash juridique mémorable. À chaque étape il faut manier l’étoupe et le goudron pour colmater les brèches dans la coque. Et en pleine mer, le résultat n’est pas garanti.

Pendant que le texte arrive à l’Assemblée Nationale, les collègues travaillent sur les « attendus » (ex « pré-requis »). Les premières propositions présentées par Educpros illustrent le défaut structurel de cette réforme. La sélection est une mauvaise réponse à deux réels problèmes de l’université : l’échec des bacs pro et l’insuffisance des moyens humains et financiers. Nous ferons ici trois constats.

samedi 25 novembre 2017

Fin de la compensation en licence : la surprise du chef

C’est le scoop de la réunion sur les pré-requis qui s’est tenue au ministère le 16 novembre dernier : la ministre veut mettre fin à la compensation. Je n’étais pas invité à cette réunion, mais les différents comptes rendus qui circulent et les discussions que j’ai pu avoir avec plusieurs collègues le confirment : les notes en dessous de la moyenne ne pourraient plus être compensées par celles au-dessus de la moyenne. La réforme n’aurait pas lieu immédiatement puisque le projet de loi en discussion porte sur l’accès à la licence. Elle interviendrait juste après, lors de la réforme de la licence qui passe par un simple arrêté et ne nécessite pas le vote d’une loi. Les organisations étudiantes n’ont pas encore été prévenues a dit la ministre ; on comprend pourquoi !


vendredi 3 novembre 2017

Réforme de la licence : pour certains, les impôts aussi vont augmenter !


Je commencerai cette troisième chronique sur la réforme de la licence par des remerciements. Depuis que je tiens ce blog, j'ai pris conscience des deux principales difficultés de l'exercice : le temps et la solitude. Des deux, la solitude est la pire. Personne pour vous relire, vous contredire, compléter votre propos avant qu'il ne soit public (je viens d'en faire l'amère expérience avec la première version de cette chronique...supprimée). Cela m'a fait apprécier les conseils scientifiques et les secrétariats de rédaction des revues académiques qui réagissent et vous assistent avant publication. Seul on ne va pas très loin et c'est la raison pour laquelle je voudrais remercier ces lecteurs qui m'écrivent pour me signaler une erreur, une interrogation, ou même m'alerter sur un aspect du dossier que je n'avais pas envisagé.

mercredi 1 novembre 2017

Nouveaux bacheliers non-boursiers : la double peine

Mise à jour dans le texte 02/11/2017

Pour faire passer la sélection, le gouvernement a eu l'idée de faire deux réformes en une. Le projet de loi relatif à l'orientation et à la réussite étudiante restreint les conditions d'accès dans l'enseignement supérieur, mais dans le même temps il met un terme à la sécurité sociale étudiante. Chacun peut ainsi se féliciter de la réforme, la CPU qui espère négocier une vraie sélection au prix d'une partie de son autonomie pédagogique et la FAGE qui communique sur la fin du régime étudiant de sécurité sociale.

Alors qu'une nouvelle contribution étudiante voit le jour, il y aurait même un gain de pouvoir d'achat pour les étudiants! Le gouvernement s'est fendu d'une infographie, page 40 du dossier de presse, pour montrer que la nouvelle taxe permet aux étudiants de réaliser une économie. Cette infographie est truffée d'erreurs. Dans les exemples, le montant de la nouvelle contribution ne correspond pas aux taux annoncés pour chaque cycle. Mais surtout, comme une collègue vient de me le faire remarquer, elle omet de présenter les conséquences de la réforme pour les primo-entrants les plus nombreux: les bacheliers non boursiers.