La polémique sur les fonds de roulement n'est que la partie la plus visible du travail de sape mené contre les universités par les gouvernements successifs depuis Claude Allègre. Après la LRU de Valérie Pécresse et la LRU2 de Geneviève Fioraso, Manuel Valls et son gouvernement franchissent un palier supplémentaire dans cette entreprise de déstabilisation de l’enseignement supérieur public.
Tous les moyens sont bons, déclarations et analyses tronquées de la Cour des comptes, réponse fallacieuse du ministre des Finances, alliés objectifs de lobbies déchaînés, pour que, finalement, les universités, la grande masse des étudiants et la recherche fassent les frais des coupes budgétaires.
La Cour des comptes à la manoeuvre
La technique est éprouvée. Il s’agit d’abord de disqualifier le sujet en dénonçant ses turpides supposées et quoi de mieux pour cela qu’un « rapport » ou un « référé » de la Cour des comptes ? Malheureusement, la noble institution n’a pas échappé à la politisation des grands corps de contrôle qui sévit depuis une quinzaine d’années. Elle y a gagné en notoriété ce qu’elle a perdu en neutralité et en objectivité.
Rien n’est jamais faux dans ce qu’écrit la Cour, mais rien n’est tout à fait exact. L’analyse est tendancieuse, l’information parcellaire pour parvenir à démontrer la pertinence du postulat initial : la gabegie des services publics. Didier Migaud sait parfaitement comment fonctionnent les médias et, sans mentir, la Cour fera dire des mensonges à la presse. Une phrase choc dans le corps du texte sera reprise en boucle et la note en bas de page qui la contredit sera oubliée. Ce ne sera pas la faute de la Cour, mais celle des journalistes qui n’ont rien compris évidemment. Vous voulez un exemple ?