Depuis quelques jours, le voici qui multiplie les déclarations avec ses vice-présidents, notamment Gérard Blanchard, président de l'université de La Rochelle, et le président de la très influente CDEFI ( "Conférence des Directeurs des Écoles Françaises d'Ingénieurs") pour s'inquiéter, et même qualifier "d'inepte", un éventuel prélèvement sur les fonds de roulement des universités et écoles d'ingénieurs en 2015. Pour une fois que l'on pouvait considérer que le ministère prenait une décision raisonnable face à la crise que connaissent les universités, Jean-Loup Salzmann crie au loup.
Selon l'AEF, qui a interrogé les différents acteurs sur le sujet, il s'agirait de moduler la dotation des universités et des écoles lorsque leurs "réserves" dépassent 120 jours de dépenses de l'établissement. En clair, au lieu de répartir uniformément la baisse des crédits 2015 sur toutes les universités et toutes les écoles, celles dont les "réserves" sont excessives recevraient une dotation beaucoup plus faible, ce qui permettrait de ne pas réduire d'autant la dotation des établissements en difficulté.
Certes, la mesure est conjoncturelle, mais de là à la qualifier "d'inepte" quand on s'est dit "soulagé" par les coupes budgétaires dans la loi de Finances pour 2015, il y a de la marge! La prise en compte des fonds de roulement excessifs a le mérite de limiter les effets délétères des suppressions de crédits votées par le Parlement et elle ne concerne presque pas les universités! En 2013, seules 2 universités sur 77 avaient un fonds de roulement supérieur à 120 jours, près de la moitié étaient à peine à 30 jours de fonds de roulement et 6 étaient en dessous du seuil réglementaire de 15 jours (dont l'université présidée par Jean-Loup Salzmann).
Bref, et c'est là que l'on ne comprend pas le président de la CPU et ses amis, non seulement les universités ne sont quasiment pas concernées par la mesure, mais elles vont en tirer avantage puisque leur dotation sera un peu moins réduite! Et il y a même une certaine équité dans cette mesure.